Saint-Domingue : découvrez la capitale de la République dominicaine et son patrimoine colonial

La République dominicaine fut découverte par Christophe Colomb en 1492, lors de son premier voyage vers le Nouveau Monde. Alors nommée Hispaniola, l’île voit naître la ville de Saint-Domingue en 1496 – considérée comme la première ville européenne établie sur le continent américain. De cette époque, il subsiste de nombreux édifices coloniaux… Suivez-nous au cœur de la Ciudad Colonial et découvrez que faire à Saint-Domingue et ses alentours !

Que faire à Saint-Domingue : les incontournables de la ville

La zone coloniale

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990, le centre historique de Saint-Domingue témoigne du riche passé colonial de la ville. En effet, la Ciudad Colonial abrite de nombreux édifices érigés dès le début du XVIe siècle, sous l’impulsion de Bartolomé Colomb (le frère de Christophe Colomb).

La forteresse d'Ozama

Conçue au début du XVIe siècle, entre 1502 et 1505, la forteresse de Saint-Domingue (ou « Fortaleza de Ozama ») est le premier fort militaire du continent américain. Érigé à l’embouchure du fleuve Ozama (là où il rejoint la mer des Caraïbes), l’édifice servait à surveiller les navires entrant dans le port et à protéger la ville d’éventuelles attaques et invasions – françaises, anglaises ou portugaises.

La structure du fort a évolué au fil des siècles, avec plusieurs ajouts et modifications de l’architecture initiale, qui lui ont donné un style médiéval inspiré des fortifications espagnoles.

Lors de votre visite, vous pourrez monter au sommet de la tour Torre del Homenaje (qui servait autrefois à guetter l’arrivée des pirates des Caraïbes) et profiter de la vue panoramique à 360. Au-dessus de la porte du Polvorín, attardez-vous sur la statue de Sainte-Barbe (la sainte patronne de l’artillerie).
   

L’Alcazar de Colón

À moins de dix minutes à pied du parc, vous trouverez L’Alcazar de Colón (ou Palacio Virreinal De Diego Colon). Il s’agit de la résidence du fils Diego Colomb (le fils de Christophe Colomb et de son épouse Maria de Toledo). Le monument affiche un mélange d’architecture de la Renaissance, gothique et mauresque. Sa particularité ? Ce palais en pierre a été entièrement conçu sans clou !

En plus d’être une résidence, cette bâtisse jouait aussi un rôle politique majeur, car elle accueillait autrefois des figures emblématiques de la conquête espagnole. Restauré au XXe siècle, le palais a été transformé en musée. On peut y visiter les différentes pièces du palais, mais aussi y admirer des instruments de musique, du mobilier et des œuvres d’art.

Le parc Colón

Au cœur du quartier colonial, ne manquez pas le Parque Colón. Réputé pour sa bonne ambiance, où se croisent touristes, population locale et vendeurs ambulants, c’est aussi un lieu idéal pour faire une pause à l’ombre entre deux visites, boire un café ou manger une glace. Son petit plus ? Vous aurez sûrement la chance d’assister à quelques pas de danses ou à un concert live.

Lors de votre escale dans le parc, vous pourrez admirer le Palacio del Consistorial (l’hôtel de ville). Ce bâtiment, de style néoclassique, est doté d’une tour de 29 mètres de haut et d’une belle horloge. Au cœur du parc, vous pourrez aussi voir une statue en bronze de Christophe Colomb avec, en toile de fond, la basilique Santa Maria la Menor.

La Cathédrale Notre-Dame de l’incarnation (Santa Maria La Menor)

La Cathédrale Santa María la Menor (également appelée Cathédrale Notre-Dame de l’Incarnation) est un édifice emblématique de la zone coloniale, puisqu’il s’agit de la toute première cathédrale bâtie sur le continent américain.

Issu du début du XVIe siècle, l’édifice a été construit en pierre de corail et se distingue par son architecture multiculturelle, faite de styles roman, gothique et Renaissance. Sur ses façades, vous pourrez aussi admirer des motifs sculptés inspirés du style plateresque – un style architectural de transition entre l'art gothique et la Renaissance.

La cathédrale a pour particularité de ne pas avoir de clocher. Initialement prévu au projet, celui-ci n’a pu être construit en raison d’un manque de main-d’œuvre et de moyen, à cause des changements successifs des autorités coloniales.

   

Rue piétonne El Conde

La rue El Conde est l’une des artères principales de la zone coloniale. Cette rue piétonne, qui relie le parc de l’Indépendance à la Calle Las Damas (en en passant par le Parque Colón) a été baptisée ainsi en hommage au Comte de Peñalva, gouverneur de l’île d’Hispaniola au XVIIe siècle.

À l’entrée de la rue, vous pourrez admirer la porte historique Puerta del Conde (où fut proclamé l’indépendance de la République dominicaine en 1844) avant de flâner à la recherche de cadeaux-souvenirs (comme du rhum dominicain, des sculptures en bois, des œuvres d'artisanat local, etc.)

Notez que la rue El Conde est une zone où l’on peut se balader en toute quiétude, grâce à la présence de la Politur – la police touristique chargée d’assister les voyageurs en cas de besoin.

Les ruines de l’hôpital Nicolas de Bari

Construit en 1503, l’hôpital San Nicolás de Bari (à qui l’on doit le nom de l’édifice) est le tout premier hôpital de la République dominicaine. Doté d’une nef centrale et de deux chapelles latérales, le centre hospitalier a été utilisé jusqu’au XVIIIe siècle.

Le bâtiment fut ensuite frappé de nombreux événements au fil des siècles, dont un violent tremblement de terre XVIIIe siècle, qui abîma considérablement l’édifice. Aujourd’hui en ruines, les lieux conservent néanmoins de belles structures d’époque, où l’on peut distinguer des ogives gothiques, des arcs de style roman ou des bas-reliefs ornés de motifs floraux.
   

Le Couvent des Dominicains

Le Convento de los dominicos a été conçu au cours du XVIe siècle afin d’accueillir des frères dominicains – à qui l’on doit la première université des Amériques. À leur arrivée sur l’île Hispaniola, les premiers frères, dont Fray Antón de Montesinos, ont un conflit avec les colons présent sur l’île, concernant l’esclavage des Taïnos – une ethnie indigène.

Outre son passé historique, le couvent arbore une belle architecture coloniale. On peut, entre autres, y observer la superbe chapelle Capilla del Santísimo Sacramento.

Sur le parvis de l’établissement, vous pourrez voir également une œuvre du sculpteur canadien Thimoty P. Schmalz, représentant un Christ sans abris, allongé sur un banc et recouvert d’une simple couverture. L’œuvre, nommée Homeless Jesus, évoque la précarité. Sa particularité ? Il s’agit de l’un des 100 exemplaires exposés à travers le monde.

 Le Musée de Las Casas Reales

Pour en savoir plus sur l’époque coloniale de Saint-Domingue, n’hésitez pas à faire un tour au musée de Las Casas Reales. En plus de comprendre toute la complexité de cette époque, la visite vous permettra de découvrir un palais du XVIe siècle, qui servait autrefois de siège aux institutions gouvernementales espagnoles.

Le phare de Colomb

De l’autre côté du fleuve Ozama, partez à la découverte du phare de Colomb. Plus qu’un simple édifice, il s’agit à la fois d’un musée et d’un mausolée dédié à Christophe Colomb. Inauguré en 1992 pour la commémoration du 500e anniversaire de la découverte des Amériques), le phare abriterait des ossements du célèbre navigateur…

Mais, un désaccord entre l’Espagne et Saint-Domingue subsiste à ce sujet ! Pour faire simple : après sa mort en 1505 à Valladolid, la dépouille de Colomb a été déplacée transférée à plusieurs reprises, dans plusieurs endroits différents.

Lors d’un de ces multiples déplacements, des os seraient donc restés à Saint-Domingue, ce que conteste l’Espagne. De son côté, la République dominicaine refuse tout test ADN ! Quoi qu’il en soit le site mérite tout de même que l’on s’y attarde, ne serait que pour admirer son architecture atypique en forme de croix.

Les téléphériques de Saint-Domingue

Pour faciliter les déplacements dans une ville en pleine expansion, Saint-Domingue s’est dotée de deux lignes de téléphérique :

●     La T1, inaugurée en 2018, compte 195 cabines et relie les deux rives du fleuve Ozama.

●     La T2, lancée en 2023, compte 157 cabines et dessert 23 quartiers à l’ouest de la ville.

Chaque ligne transporte environ 5 000 passagers par jour et contribue ainsi à fluidifier la circulation routière. Les Teleféricos Santo Domingo ne sont pas des attractions touristiques, mais n’hésitez pas à faire un bref aller/retour sur la ligne T1 pour jouir de la jolie vue panoramique (moins d’1 € le billet).
   

La jetée Malecón

Le Malecón (surnom populaire de l’avenue George Washington, qui signifie en réalité « promenade en bord de mer ») est une belle jetée qui longe les côtes sur 14 km. La jetée peut être explorée à vélo ou à pied et offre de superbes vues sur le large et la mer des Caraïbes.

Lors de votre balade, vous pourrez admirer l’obélisque Macho. Il s’agit d’un monument important pour la ville. Érigé en 1936, sous le régime du dictateur Rafael Trujillo, l’édifice a ensuite été transformé en symbole de la liberté et de la résistance à la chute du dictateur. On peut y voir notamment des fresques illustrant des personnages historiques.

Le long de la jetée, vous trouverez également de nombreux bars et restaurants, ainsi que des boutiques et des artisans locaux exposant leurs œuvres. Idéal pour se mêler à la population locale !

Le jardin botanique

Le jardin botanique de Saint-Domingue (aussi nommé Jardín Botánico Dr. Rafael María Moscoso) est l’un des plus grands de toutes les Caraïbes ! Étendu sur près de 2 millions m2, le site abrite plus de 69 000 espèces botaniques, 300 espèces d’orchidées et de nombreux oiseaux.

Le jardin a été inauguré en 1976, dans le but de préserver la flore endémique. Le jardin est aussi doté d’étangs, de plantes aquatiques, de poissons et de plusieurs départements dédiés à l’horticulture et à la botanique, ainsi que le Musée Écologique, qui permet de découvrir les différents écosystèmes de la République dominicaine.

Parmi les éléments emblématiques du jardin, vous trouverez aussi l’Horloge florale et ses aiguilles de 5 mètres de long — elle donne réellement l’heure !

La visite peut être réalisée à pied ou à bord d’un petit train. Le jardin botanique abrite aussi un jardin japonais, orné de bambous, de fleurs asiatiques et d’un torii. Prix d’entrée : 5 €/personne. N’hésitez pas à consulter le site officiel pour être au courant des événements et des visites guidées : https://www.jbn.gob.do/

Que voir et visiter autour de Santo Domingo ?

Le Parc national Tres Ojos

À environ dix kilomètres de la ville, partez à la découverte Parque Nacional Los Tres Ojos – ou le parc « des trois yeux », en référence aux trois bassins du site, dont les eaux turquoises évoquent trois grands yeux bleus.

En seulement quelques minutes en voiture à l'extérieur de la ville, vous passerez de la cohue urbaine à un endroit calme et mystérieux, jalonné de cavités étranges… Ces excavations sont, précisément, des structures géologiques de type cénotes (des gouffres karstiques, souvent issus de l’effondrement d’une caverne). Ces cavernes sont faciles d’accès, vous pouvez louer un Uber pour y aller.

Saona island

Dans le cadre d’un séjour un peu plus long à Saint-Domingue, il peut être intéressant de s’éloigner de la capitale pour découvrir l’île Saona. Située dans le Parque Nacional del Este (également appelé Parc national Cotubanamá), cette île de 110 km² est réputée pour ses paysages tropicaux et ses plages de sable blanc bordées de palmiers. Le site abrite plus de 300 espèces d'oiseaux et 500 espèces de fleurs !

La plupart des départs se font depuis Bayahibe, un village côtier situé à moins de deux heures de route de Saint-Domingue. Des excursions à la journée sont proposées par des agences locales, et incluent souvent le transport aller-retour depuis la capitale. Comptez entre 90 et 150 € par personne selon les options choisies (bateau rapide ou catamaran, repas inclus, etc.).
   

Questions fréquentes

Combien de jours faut-il pour visiter Saint-Domingue ?

Pour profiter pleinement de Saint-Domingue sans se presser, il est conseillé de rester 3 ou 4 jours sur place. En une journée il est, par exemple, possible de visiter la zone coloniale (et ses nombreux édifices) ainsi que d’autres quartiers comme Gazcue (et ses maisons victoriennes et son Palacio Nacional) ou Malecón (la jetée).

Est-il sûr de se promener à Saint-Domingue (est-ce une ville dangereuse ?)

Saint-Domingue, et plus généralement la République dominicaine, est victime de délinquance, avec des vols à l’arraché, des pickpockets ou des détournements de voitures. Néanmoins, la criminalité est assez rare dans les zones touristiques. Pour un voyage sans danger, évitez de vous balader la nuit, ne portez pas de bijoux ni de grosse somme d’argent sur vous et rangez vos objets de valeur. Par mesure de précaution, pensez aussi à scanner vos papiers d’identité et à photographier le tampon de votre passeport, pour une sauvegarde en ligne.

Quelle est la meilleure période pour aller à Saint-Domingue ?

La meilleure période pour visiter Saint-Domingue est décembre-avril, pendant la saison sèche. Le climat y est plus agréable, avec moins de pluies et une température de l’air qui oscille autour de 25-30°C. De son côté, la mer reste assez chaude toute l’année, avec une température moyenne de 27°C. Notez que la saison des pluies, moins propices aux visites, s’étend de mai à octobre (avec des risques de tempêtes tropicales).

Saint-Domingue ou Punta Cana : que choisir ?

Le choix entre Saint-Domingue et Punta Cana dépend du type de séjour recherché. D’un côté, Punta Cana convient à celles et ceux qui privilégient les plages paradisiaques, les resorts et les belles stations balnéaires. De l’autre, Saint-Domingue séduit par son patrimoine colonial, son ambiance locale et son dynamisme urbain.